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  • Photo du rédacteurFlorouv

Aujourd'hui, je vous parle de fragilité chez le sénior.

Le CHU de Toulouse et celui de Lille travaille intensément sur la fragilité liée au vieillissement. Parce que s'il est bien détecté, il est réversible. Cela permet donc de reculer la dépendance.


Mais qu'est-ce que la fragilité ? C'est ce qu'on vous explique ci-après grâce aux éléments fournis par le CHU de Toulouse.




La population âgée est caractérisée par son extrême hétérogénéité. D’une façon didactique on peut distinguer 3 modes évolutifs principaux de vieillissement.

  1. Le vieillissement « robuste et usuel » avec une absence ou une atteinte très minime des fonctions physiologiques et une absence de pathologie comprenant environ 50% de la population. C’est l’un des objectifs principaux de la gérontologie préventive. Ce modèle implique à la fois le fonctionnement physique, mental et psychosocial avec une dimension subjective importante incluant les notions de « bien être » et de « satisfaction de vie ».

  2. Le vieillissement « fragile » avec quelques atteintes des fonctions physiologiques souvent infra clinique et sans rapport avec une pathologie bien définie. Le terme de fragilité est un concept gériatrique récent qui suggère un état d’instabilité avec risque de perte fonctionnelle ou de majoration de la perte fonctionnelle existante. La fragilité est définie comme une diminution des réserves physiologiques de la personne vieillissante. L’adaptation du sujet aux différents événements stressants de la vie (psychologiques, accidentels ou maladies) étant plus difficile, il est plus à risque de perte d’autonomie. La fragilité est donc un état instable avec risque de perte d’une fonction. Il s’agit par ailleurs d’un état réversible. Ces 2 caractéristiques (instabilité et réversibilité) soulignent toute l’importance du diagnostic de fragilité. En effet, c’est à ce stade que les interventions peuvent être les plus efficaces; le but de la prise en charge étant de rejoindre une trajectoire de vieillissement réussi. Les données épidémiologiques européennes montrent qu’environ 30% des sujets de plus de 65 ans sont pré-fragiles et 15% fragiles1. Les travaux de ces dernières années ont surtout démontrés que le dépistage de la fragilité et l’organisation de mesure préventives permettaient de ralentir le déclin fonctionnel. Dépister et traiter la fragilité semble être une réponse pertinente à la prévention de la dépendance.

  3. Le vieillissement avec « dépendance » fréquemment associé aux pathologies sévères évolutives ou compliquées et/ou handicap. Cela concerne environ 10% des sujets âgés. Ces sujets sont dépendants, fréquemment hospitalisés ou en institution. Ce sont de consommateurs de soins importants. Malgré les efforts et les moyens délivrés pour les aider, leur état de dépendance est le plus souvent irréversible.

L’essentiel des forces de la Gérontologie sont actuellement mobilisées autour des personnes âgées dépendantes. Notre société subit les conséquences sanitaires du vieillissement et de la dépendance, plus qu’elle ne lutte contre les facteurs conduisant au déclin fonctionnel. Les actions de prévention, notamment des mutuelles et des assurances, sont réalisées auprès des personnes âgées en bon état de santé.

Les sujets âgés fragiles, présentant un risque élevé de dépendance, ne sont actuellement pas pris en compte par notre système de santé. La démarche de dépistage, d’évaluation et d’interventions chez ces sujets n’est pas instaurée. Ceci est regrettable car une fois installées, les incapacités et la dépendance sont rarement réversibles, quels que soient l’ampleur et le coût des interventions. La prévention en est pourtant possible à condition que nos efforts soient centrés sur ceux qui sont les plus à même d’en bénéficier. Les sujets âgés fragiles constituent une population cible pouvant bénéficier d’interventions spécifiques.

Le repérage des personnes âgées fragiles est un des leviers d’action les plus importants dans la prévention de la dépendance.

Le groupe de travail sur la fragilité, de la société américaine de gériatrie, a adopté la définition proposée par Fried et al2, considérant la fragilité comme un syndrome clinique défini par la présence de trois ou plus des symptômes suivants :

  • Perte de poids involontaire (4 ou 5 kg en un an)

  • Sensation subjective d’épuisement rapporté par la personne elle-même

  • Diminution de la force musculaire

  • Vitesse de marche lente (plus de 4 secondes pour parcourir 4 mètres)

  • Activité physique réduite (grande sédentarité)

Ce phénotype de fragilité est indépendamment prédictif à trois ans de chute, de dégradation de la marche ou perte d’autonomie fonctionnelle pour les activités de la vie quotidienne, d’hospitalisation et de décès. La présence d’un ou deux des symptômes définit l’état pré-fragile, alors que trois symptômes correspondant à la fragilité. Or de nombreux travaux scientifiques montrent qu’il est possible de réduire de manière significative ces complications.



Sensibilisation du grand public

Pour sensibiliser les personnes âgées ainsi que leurs proches sur les principaux signes d’alertes (fatigue, lenteur à la marche, perte de poids, sédentarité, troubles de la mémoire ou difficultés pour se déplacer), une plaquette destinée au grand public a été élaborée par l’équipe du Gérontopôle. Cette plaquette sera distribuée dans les centres mutualité, les organismes sociaux (CPAM, RSI, MSA, CARSAT,…), les centres de santé, les pharmacies, les services d’aide à domicile (ADPAM, ADMR,…) ou les collectivités territoriales (le conseil général, les mairies).

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